Le génie de la cuisine bordelaise est dans l’équilibre. Les épices y sont des complices, jamais des envahisseurs. Elles servent à révéler le goût profond du terroir, à donner une résonance supplémentaire au produit brut. Utiliser les épices d’ailleurs, c’est prolonger l’histoire de Bordeaux : une ville d’échanges, d’hybridations, de créations silencieuses.
- Laisser infuser des bâtons de cannelle dans un lait ribot pour enrober une brioche façon bassin d’Arcachon.
- Moudre du poivre long sur un tartare d’asperges du Blayais pour souligner l’amertume de la pointe.
- Ajouter un voile de muscade dans la purée qui accompagne une lamproie simplement mijotée.
La modernité n’a rien détruit ; elle a fait évoluer le geste, prolongé les alliances, ouvert la ville aux parfums du monde. Comme un vin de Bordeaux, la cuisine locale n’est jamais figée, chaque épice ajoutée est une histoire en plus dans le grand livre du goût.