La modernisation de la lamproie à la bordelaise n’a rien d’une trahison. Elle répond à notre besoin de légèreté, de conscience environnementale et d’ouverture gourmande. Des restaurateurs bordelais à la nouvelle vague de chefs, tous s’interrogent sur la transmission de cette recette : la rendre accessible, saine, festive, et non réservée à une élite de curieux ou de puristes.
La lamproie, qui fait chaque année l’objet de pêches contrôlées entre décembre et mai (env. 6 tonnes annuelles pour la Garonne selon l’INRAE), retrouve ainsi une actualité dans la cuisine familiale ou créative. Son avenir se joue dans cet équilibre entre fidélité au terroir et adaptation à nos façons de vivre. Allégée, elle laisse exprimer la complexité de ses arômes, invite à redécouvrir les sauces vives, les légumes, la fraîcheur – le tout sans jamais tourner le dos à son héritage.
Bordeaux, ville gourmande en pleine mutation, cultive là une forme d’audace tranquille : réinventer sans renier. La lamproie à la bordelaise allégée n’est donc ni une mode ni une excentricité, mais un trait d’union entre passé, présent – et pourquoi pas, l’avenir du goût.